LES MOMENTS MUSICAUX DE L’ACADEMIE CLEMENTINE

Eglise Saint Georges – Cannes, le 25 octobre 2008

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Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)

Trio pour piano, violon et violoncelle en si bémol majeur op.11 (Allegro con brio – Adagio -Thème et variations « Pria ch’io l’impegno ») Durée : 23 minutes

Cette partition, datée 1799, fut écrite primitivement pour clarinette au lieu du piano. Dédiée à la comtesse von Thun, elle comporte trois mouvements : un allegro con brio pathétique, un adagio conduit par le violoncelle et enfin  le tema con variazoni, suivi de 9 variations. Le thème fut emprunté par Beethoven à l’opéra de Joseph Weigl Le corsaire par amour, représenté à Vienne en 1797.

Olivier  MESSIAEN (1908-1992)

Quatuor pour la fin du temps pour violon, clarinette en si bémol, violoncelle et piano

I    – Liturgie de cristal

II      – Vocalise, pour l’Ange qui annonce la fin du temps

III    – Abîme des oiseaux

IV    – Intermède

V    – Louange à l’Eternité de Jésus

VI    – Danse de la fureur, pour les sept trompettes

VII   – Fouillis d’arcs-en-ciel, pour l’Ange qui annonce la fin du temps

VIII – Louange à l’Immortalité de Jésus

Durée : 50 minutes

Les Solistes de Cannes : L’ensemble des Solistes de Cannes a été créé il y a plusieurs années à l’initiative de Philippe Cauchefer, violoncelle solo de l’Orchestre de Cannes-Provence-Alpes Côte-d’Azur, afin d’aborder le répertoire de la musique de chambre en compagnie de plusieurs autres solistes de l’Orchestre, notamment Berthilde Dufour, premier violon, super soliste et Eszter Biro premier alto. Avec Marika Hofmeyr au piano, cette formation se produit désormais régulièrement pour de nombreux concerts. La complicité des Solistes de Cannes et leur longue pratique commune font que leur remarquable maîtrise se complète d’une parfaite cohésion dans l’interprétation. « Les Solistes de Cannes font honneur à notre ville, à notre région, à notre pays… » (Aurore Busser – Nice-Matin)

Berthilde DUFOUR – Premiers prix de violon et de musique de chambre du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Berthilde  Dufour occupe le poste de premier violon, super soliste à l’Orchestre Régional de Cannes-Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle a obtenu de nombreux prix, notamment les prix Paganini à Gênes (1978), Maria Canals à Barcelone et Curci à Naples (1979). Elle a joué avec les Musiciens de France de l’Orchestre National de France et donné de nombreux concerts et récitals tant en France qu’à l’étranger.

Philippe CAUCHEFER – Initié à la musique par son grand-père à l’âge de 4 ans, il entre à 14 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient ses prix de violoncelle et de musique de chambre. Philippe Cauchefer a effectué plusieurs stages internationaux avec d’éminents professeurs tels qu’Arto Noras, Maud et Paul Tortelier. En décembre 1990, il est – sur concours – nommé violoncelle solo de l’Orchestre Régional de Cannes-Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Marika HOFMEYR – Originaire d’Afrique du Sud, elle obtient un prix d’excellence du Mozarteum de Salzburg ainsi que le « Kammermusik diplom » avec félicitations du jury. A Vienne, elle remporte le prix du Ministère Autrichien de la Recherche et des Universités. Lauréate de la Fondation Menuhin en 1992, elle remporte en 1996 le premier prix du concours de musique de Chambre de l’A.F.A à New York avec le trio Cavatine. Egalement passionnée par l’accompagnement de chant choral ou de récital de Lied, elle joue depuis 1999 régulièrement avec les Solistes de Cannes.

Alain DANGHIN – Fait  ses études au Conservatoire de Valenciennes, où il obtient un premier prix à l’unanimité. Il se perfectionne dans la classe de Guy Dangain (Professeur au Conservatoire de Paris et soliste à l’Orchestre National de France). En 1980, il est nommé clarinette solo à l’Orchestre  Régional de Cannes Provence Alpes Côte d’Azur. Avec cette formation, il se produit régulièrement en soliste dans les  œuvres de Berio, Lutoslawski, Stravinski et la Suite pour clarinette de Léo Weiner à l’Opéra de Lille. Il participe à de nombreux concerts de musique de chambres avec des solistes prestigieux tels que Gérard Poulet, Gabriel Tacchino, Gérard Caussé.  Il enseigne la clarinette aux Conservatoires de Grasse et Cannes.


Olivier MESSIAEN 1908 – 1992

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Né en Avignon le 10 décembre 1908 – mort à Paris le 27 avril 1992

Fils d’un professeur d’anglais et de la poétesse Cécile Sauvage, celle qu’il appellera plus tard «  la Dame de mes Pensées », le jeune Olivier connaît une enfance musicale et spirituelle.

C’est en 1914, alors que son père est mobilisé, qu’il découvre les montagnes du Dauphiné qui resteront à jamais sa patrie : « Je suis un Français des montagnes, comme Berlioz » dit-il.

Il rentre au Conservatoire de Paris en 1919, suit, entre autres, la classe d’orgue de Marcel Dupré, et obtient 5 Premiers Prix.

En 1930, il est nommé titulaire du grand orgue de la Trinité et c’est pour lui enfin la possibilité de laisser libre cours à l’improvisation « qui permet au compositeur d’avancer plus vite dans la création ».

A partir de 1932, il enseigne  à l’Ecole Normale et à la Schola Cantorum et s’attache à l’étude des rythmes grecs et hindous.

En 1936 il crée le groupe Jeune France dont la mission est de « propager une musique vivante, dans un même élan de sincérité, de générosité, de conscience artistique ».

La guerre dispersera le groupe qui ne se reformera pas à la Libération.

En 1939, Messiaen est fait prisonnier et interné au Stalag VIII A de Görlitz en Silésie.

Il y compose et crée le 15 janvier 1941 le Quatuor pour la fin du temps, œuvre que nous écouterons ce soir.

Revenu à Paris, il donnera des cours de rythme dans le monde entier, composera ses plus grandes œuvres religieuses (Trois petites liturgies de la présence divine, Vingt regards sur l’enfant Jésus, la Messe de la Pentecôte)

Messiaen est aussi un amoureux de la nature, des couleurs et des oiseaux, les « meilleurs musiciens du monde ». L’ornithologie fait partie de sa vie et l’on devra à cette passion Le merle noir, Les Oiseaux exotiques, Les petites esquisses d’oiseaux, Un vitrail et des oiseaux.

En 1961, après le décès de sa première épouse la violoniste Claire Debois, il épouse la pianiste Yvonne Loriod, qui va créer la plupart de ses œuvres pour piano.

Nommé membre de l’Institut en 1968, ses classes d’analyse et de composition sont célèbres dans le monde entier.

Le 29 novembre 1983 est créé à l’Opéra de Paris son opéra Saint François d’Assise (Scènes franciscaines)

Messiaen meurt le 27 avril 1992 à l’Hôpital Beaujon à Clichy et est enterré près de Grenoble.

Une stèle en forme d’oiseau orne sa tombe et un festival « Messiaen au pays de la Meije » se déroule tous les ans au mois de juillet à La Grave, un village de cette montagne qu’il aimait par-dessus tout.

Boulez, Stockhausen, Xenakis ont été parmi ses élèves.

L’année 2008 « Année Messiaen » se termine ; elle aura permis de mettre à l’honneur ce compositeur auquel la musique doit tant.