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L’Académie Clémentine ayant pour vocation de s’interroger sur l’avenir des cultures et des philosophies du monde qui nous entoure, elle organise une Table Ronde sur le thème :

 

« L’Archipel des survivances »

Cultures, patrimoine et mondialisation

 

Jeudi 24 novembre à 18 heures

Logis des Jeunes de Provence

5, rue Mimont – Cannes

 

Dans un monde dominé par quelques grandes cultures, d’un continent à l’autre, des ilots survivent ou disparaissent.

Résistances ou assimilations ?

Pour quelles raisons et quel devenir ?

Les intervenants présenteront quelques exemples de ces survivances ou de ces disparitions :

  • Professeur H. de Lumley : les Hommes premiers
  • Roustan Delatour : les Inuits
  • Evelyne Biausser : les Maoris
  • Danièle Archambault : les Ouighours
  • Hervé Cheuzeville : les Iks
  • Nicole Sabbagh : les Indiens de la Terre de Feu

 

Eve Depardieu et Philippe Coffinet, modérateurs

Claudine Lange, animation

 

Echanges et débats suivis à 21h d’un buffet dînatoire

 

Participation : 10 euros

Réponse impérative avant le 20 novembre à l’Académie Clémentine

06 10 27 13 54 ou ac.clementine@orange.fr

 

 

 

 

 

 

 

Table Ronde de l’Académie Clémentine

Jeudi 24 novembre à 18 heures

« L’archipel des survivances »

INTRODUCTION

Culture, patrimoine et mondialisation

LES HOMMES PREMIERS

Suivre les grandes étapes de l’aventure culturelle de l’Homme au cours des temps quaternaires, l’histoire de ses comportements de subsistance de son mode de vie, est un voyage extraordinaire dans le temps.

 

► Entre 7 millions et 2,5 millions d’années, les préhumains, Sahelanthropus, Ardipithecus, Australopithecus, des primates bipèdes ne taillent pas encore d’outils et ne possédent pas le langage articulé. C’étaient des hominidés et pas encore des Hommes.

S’ils marchaient déjà debout en position érigée sur leurs membres postérieurs, ils pouvaient être occasionnellement arboricoles.

Essentiellement végétariens, ils consommaient des fruits, des racines et des graminées. Exceptionnellement carnivores, ils ont laissé parfois des traces de découpe et de percussion sur des ossements d’animaux qu’ils avaient charognés comme le font actuellement les grands singes.

 

► À partir de 2,6 millions d’années ont émergé en Afrique de l’Est, les premiers hommes véritables ayant acquis probablement un langage articulé et fabriquant d’outils manufacturés. S’ils ne sont pas encore chasseurs, ils pratiquent le charognage des grandes herbivores abattus par des carnivores au bord d’un lac, d’un fleuve ou d’un cours d’eau. Ce sont des hominidés et déjà des hommes.

 

Avec le langage articulé, l’outil manufacturé et la naissance de la pensée symbolique attestée par des sphéroïdes et des boules polyédriques a émergé la pensée conceptuelle, une caractéristique de l’Homme.

 

► À partir de 1,6 millions d’années, en Afrique de l’Est, un peu plus tard en Chine vers 900 000 ans et en Europe vers 600 000 ans, les Homo erectus deviennent chasseurs. Porteurs de la culture acheuléenne, ils débitent de grands éclats allongés à longs tranchants et fabriquent des bifaces pour découper le gibier qu’ils ont abattu.

Le biface, outil généralement pointu, avec deux tranchants bi-latéraux, qui présente une symétrie bilatérale et bifaciale, parfois aménagé sur une roche de belle couleur, témoigne de l’acquisition de la notion de symétrie et de l’émergence du sens de l’harmonie. L’Homme est devenu un créateur de beauté.

 

► À partir de 400 000 ans, avec la domestication du feu, comme sur le site acheuléen de Terra Amata à Nice, nous assistons à un nouveau bon de l’aventure culturelle de l’Homme. Le feu a été un formidable moteur d’hominisation. Il éclaire, il réchauffe, il permet de se protéger des animaux féroces, de faire cuire la viande, d’allonger l’espérance de vie en faisant reculer les parasitoses, d’améliorer la fabrication des outils en durcissant au feu la pointe d’un épieu en bois, et il a été surtout un facteur de convivialité. C’est autour du foyer, au cours de longues soirées, que, s’est développée la pensée mythique et que les liens sociaux entre les hommes se sont resserrés.

C’est alors que, pour la première fois, des hommes se colorent la peau pour mieux s’individualiser grâce à des crayons d’ocre comme cela a été démontré sur le site acheuléen de Terra Amata.

 

► Vers 300 000 ans, un aven funéraire, la Sima de Los Huesos, dans la Sierra d’Atapuerca, en Espagne, dans lequel a été jeté en offrande un magnifique biface, témoigne du développement de la pensée symbolique et des premiers balbutiements de la recherche de la transcendance.

 

► C’est vers 100 000 ans que les hommes des cultures moustériennes, les Néandertaliens en Europe, les premiers Hommes modernes au Proche-Orient, sont susceptibles d’inhumer leurs défunts dans une fosse sépulcrale. C’est l’émergence de la pensée religieuse et la volonté de poursuite son voyage dans l’au-delà.

 

► A partir de 35 000 ans les Homo sapiens, les hommes modernes, chez qui a explosé la pensée symbolique, réalisent des éléments de parures, des objets hautement symboliques, inventent l’art pariétal, l’art mobilier et même la musique.

Les grottes ornées du Paléolithique supérieur sont les fabuleux sanctuaires de ces premiers hommes modernes.

 

► Entre le 10ème et le 6ème millénaire avant J.-C. dans divers pays du monde, l’Homme rompt l’équilibre avec la nature. Il ne vit plus seulement pour son alimentation de cueillette, de chasses et de pèche, mais il devient producteur de nourriture, agriculteur et pasteur. C’est alors qu’il se sédentarise et construit des villages. La société s’organise et devient de plus en plus hiérarchisée : des bergers, des cultivateurs, des ingénieurs pour construire des canaux, des potiers, des meuniers, des tisserands, des chefs, des soldats et aussi des prêtres pour faire tomber la pluie dans les saisons favorables.

C’est au sein de ces sociétés de peuples pasteurs et agriculteurs que vont apparaître, dès le 4ème millénaires avant J.-C. la métallurgie d’abord du cuivre, puis du bronze.

 

► Vers 3 300 ans avant J.-C., des idéogrammes, l’écriture cunéiforme à Sumer, l’écriture hiéroglyphique dans le delta du Nile en Egypte et les idéogrammes des roches gravées du mont Bego ont permis de transmettre des messages à travers le temps et l’espace. C’est la naissance de l’écriture.

Avec les Inuits, les Maoris, les Ouighours, les Iks, les Indiens de la Terre de Feu cette merveilleuse aventure se poursuit aujourd’hui

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