» De l’expressivité primitive au regard inspiré. «
Plus de 200 sculptures d’art premier d’Afrique (Collection Jean Ferrero) sont confrontées aux œuvres du XXe siècle à nos jours, de Picasso à Robert Combas.
Visite suivie – pour ceux qui le souhaiteront – d’un dîner avec Frédéric Ballester, le 26 septembre à 18 h 00.
De l’expressivité primitive au regard inspiré
La Malmaison – 26 septembre 2014 – Compte rendu
C’est un Frédéric Ballester très en forme qui nous a reçus ce 26 septembre à l’heure de la fermeture de la Galerie.
Comme d’habitude nous étions « chez nous », avec un « accompagnateur » aussi passionnant que passionné.
Une première impression de fouillis très organisé, une mise en perspective très attentivement conçue pour une rencontre entre les arts dits « premiers » et ce que nos artistes « modernes » leur doivent.
Il est difficile de décrire cette exposition que vaut également et peut être surtout au premier regard pour le non initié/spécialiste par le coup d’œil, par ce qui nous saute à la figure dès la première salle, ces couleurs, ces formes, ces sujets inhabituels, dérangeants pour certains.
Frédéric nous a commenté certaines œuvres en particulier, a retracé la genèse de la découverte par les Européens de cet art « exotique », les premiers voyages au début du XIXè siècle de Gauguin le tout premier, puis de Derain, de Vlaminck qui vont découvrir les objets fabriqués par ces ethnies africaines qui inventaient ce dont ils avaient besoin dans l’immédiateté pour leurs rituels, leurs cérémonies initiatiques ou intercessions auprès des esprits, des sorciers ou autres chamans.
C’était des objets que nous dirions aujourd’hui « utiles », dont on peut sentir en les touchant combien ils ont été utilisés, touchés, caressés.
Beaucoup ont ensuite été détruits, enterrés dans des fosses avec des branchages et redécouverts parfais par hasard
En Europe c’est la course à la nouveauté dans de nombreux domaines, architecture, science, danse, musique, peinture etc, et tous nos artistes vous puiser à cette source nouvelle pour démolir un modèle traditionnel jusqu’à la coupure de la Guerre de 1914.
Mais l’Afrique continuera d’inspirer l’art et elle continue encore aujourd’hui. Dans les années 1950, Arman, César, Hartung y feront de nombreux voyages.
Une dernière remarque en réponse à une question : pourquoi pas d’art océanien dans cette exposition ?
A la différence de l’art africain qui fait référence au quotidien, qui est plus immédiatement accessible, l’art océanien est essentiellement dirigé vers le culte des ancêtres, sans doute plus difficile à appréhender, moins « expressif ».
La soirée s’est terminée dans l’amitié d’un dîner dans notre habituelle « cantine », le Legend Café, l’ambiance était détendue, chaleureuse comme à l’accoutumée.